Après quelques semaines d'interruption, reprenons donc ce thème inspiré des dernières vacances en mai dernier.

« Les vacances m’emmerdent. » Voyons donc le premier pilier de ce nouveau postulat.

D’abord… c’est moche ! Oh bien sûr, ces paysages de la Drôme Provençale sont formidables, et je ne peux réfréner mon enthousiasme sur ces chemins qui nous réservent tant de belles surprises que ce soit dans le « macro » (une colline, un arbre, un village perché) ou dans le « micro » (une orchidée sauvage, le vol d’un rapace, un brin de thym froissé entre le pouce et l’index). Mais ce village de vacances ! Comme des centaines d’autres à travers notre beau pays, c’est un amoncellement de blocs de béton auxquels on a cherché à donner un aspect agréable, allant même (et c’est le cas ici) jusqu’à singer l’enchevêtrement délicieux des bâtiments du village médiéval tout proche. Ici s’entassent des cadres moyens et leurs familles, venus de toute la France, à la recherche d’une pause à bon prix et dans un confort impeccable. Oui, mais quelle tristesse, ce crépis jaune uniforme ! Quelle morosité, cet évier en inox jouxtant le micro-ondes et le grille-pain tout plastique ! Oh c’est sûr, pas de surprise – ni mauvaise, ni bonne : tout fonctionne, tout est en ordre, aucune question à se poser – si ce n’est de compter le nombre de petites cuillères et de se souvenir des horaires d’ouverture du sacro-saint « accueil »… En contrepartie, pas d’escalier qui grince. Pas de literie héritée de l’arrière grand papa qui a pourtant cesser de la martyriser de ses cent-vingt kilos depuis longtemps. Pas d’odeur de vieille pierre, de cendre froide, d’édredon humide… Ici, tout est lisse, rassurant… et angoissant.